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Les familles dans la Bible Guy Zeller
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La parole de Dieu est remplie de références à la famille. Cependant, même si nous voyons et réalisons le projet de Dieu pour la famille en connexion avec le royaume de Dieu et l’influence qu’elle est appelée à exercer, il est difficile de trouver dans les Ecritures des exemples de famille qui le vivent pleinement et à qui nous pourrions regarder en disant : « Voici une famille-modèle. 

Les familles bibliques, des familles imparfaites

Quand le péché est entré dans le monde au travers d’Adam et Eve, il a non seulement affecté la relation de l’homme avec son Créateur, mais également ses relations dans sa famille. Ainsi, chaque famille depuis la chute est une famille imparfaite. Dieu a donné des lois à l’homme pour l’aider à vivre dans la justice, puis bien sûr il lui a donné le salut en Jésus-Christ afin de recevoir un cœur nouveau et une vie nouvelle et de briser le lien du péché. Les lois divines, comme l’enseignent les Ecritures, continuent de nous guider pour vivre dans la justice (2 Timothée 3:16). Dans les Ecritures, nous trouvons des « normes » pour la vie de famille, mais nous peinons à trouver un exemple d’une famille vivant selon ces normes. Une famille « normale » semble être une famille qui n’atteint pas ces normes, une famille imparfaite.

Les Ecritures définissent clairement ce que la mission du chrétien dans la vie doit être, ce qui est la somme et le cœur de toute la loi : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C'est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22:37-39).

Ces deux commandements sont essentiels à la famille. Si nous n’aimons pas Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée, nous ne pouvons pas aimer notre famille. Et en parlant de prochain, il n’y en a pas de plus proche que celui de notre propre maison.
Notre mission est donc claire : Aimer Dieu et aimer notre famille. Pas notre famille seulement, mais notre famille d’abord. Si nous échouons ici, nous n’aurons que peu de succès en aimant et en servant qui que ce soit d’autre. Nous croyons que la plupart des familles chrétiennes échouent dans cette étape fondamentale de s’aimer les uns les autres, et c’est probablement une des raisons principales pour laquelle l’église n’est pas aussi pertinente qu’elle devrait l’être aujourd’hui.

Cependant, nous ne sommes pas seuls dans notre échec. Les Ecritures dépeignent maintes familles ayant été moins que parfaites dans l’accomplissement de la mission de la loi. En les observant, nous pourrons peut-être apprendre de leurs erreurs.

Les familles dans les Ecritures

Comme mentionné précédemment, il est difficile de trouver dans les Ecritures un modèle de famille accomplissant la mission de la loi. En survolant la liste ci-dessous, quelle famille prendriez-vous comme modèle ?

Adam et Eve : deux de leurs fils se sont battus, et l’un tua l’autre.
Noé : alors qu’il avait un problème avec la boisson, son fils Cham le voit nu et est maudit.
Abraham : il « vend » sa femme deux fois par crainte pour sa propre sécurité, et a un enfant hors mariage (Ismaël).
Lot : tente de donner ses filles à des homosexuels puis, plus tard, se saoule et commet l’inceste avec elles.
Isaac : il préférait un de ses fils à l’autre, alors que sa femme Rachel préférait l’autre, entraînant une rivalité entre frères.
Jacob : plusieurs enfants nés hors mariage. Il a favorisé les enfants d’une des femmes par rapport aux autres. Ses enfants se sont battus et ont tenté de tuer leur frère Joseph.
Caleb : positif : il a pourvu à un mari pour sa fille, ainsi qu’à tous ses besoins matériels (Juges 1:12- 15).
Gédéon : il emmena son fils aîné Jéther à la guerre alors qu’il n’était qu’un enfant, il fit un idole, eut plusieurs femmes et un fils né hors mariage (Abimelek) qui tua soixante-dix de ses frères nés des femmes de Gédéon.
Jephté : né d’une prostituée, il fit un vœu insensé qui lui coûta la vie de sa fille.
Ruth: Le dévouement de Ruth envers sa belle-mère Naomi est un des meilleurs exemples d’accomplissement de la mission de la loi que nous puissions trouver dans les Ecritures.
Elkana : il était marié à deux femmes, bien qu’ayant une description positive de la manière dont il a pourvu pour ses femmes et ses enfants. Anne choisit de ne pas élever son fils aîné Samuel, mais de le laisser avec le grand prêtre Eli.
Eli : il honora ses fils plus que Dieu (1 Samuel 2:29), ses fils étaient méchants.
Samuel : il fut élevé par un Eli qui échoua avec ses propres fils, « les fils de Samuel ne marchèrent point sur ses traces ; ils se livraient à la cupidité, recevaient des présents, et violaient la justice » (1 Samuel 8:3).
Saül : il fit un vœu insensé dans une bataille qui lui coûta presque la vie de son fils Jonathan (1 Samuel 14), sa fille Merab était promise à David, mais finalement donnée à quelqu’un d’autre. Son autre fille Mikal devint femme de David, et elle sauva son mari de la mort. Saül donna ensuite Mikal à un autre homme. David finit par la reprendre (2 Samuel 3:13-16), mais elle méprisa David et resta stérile (2 Samuel 6:16-23).
David : David eut au moins huit femmes, dont une avec qui il commit adultère et tua le mari avant de l’épouser. Un de ses fils, Amnon, viola sa demi-sœur Tamar (fille de David), puis le frère de Tamar, Absalom tua Amnon. Absalom se rebella contre son père et tenta de le tuer et de lui prendre le royaume.
Job : il avait sept fils et trois filles. Job était très préoccupé par ses enfants, qui apparemment passaient leur temps à boire et à faire la fête. Dieu lui enleva tous ses enfants, et il semble que sa femme l’abandonna aussi. Plus tard, Job éleva sept autres fils et trois autres filles. Ses filles partagèrent son héritage avec leurs frères, et Job vit ses petits-enfants jusqu’à la quatrième génération.
Jésus : Joseph, mari de Marie la mère de Jésus, est dépeint comme un homme attentionné que ne veut pas l’exposer à la disgrâce quand il découvre qu’elle est enceinte. On n’entend plus parler de Joseph après que Jésus ait douze ans. Quelques passages des Evangiles nous montrent que les frères de Jésus ne soutenaient guère son ministère et ne croyaient pas qu’il soit le messie avant sa crucifixion. Philippe : Un des sept diacres établis dans Actes 6, Philippe alla évangéliser la Samarie après la mort d’Etienne et finit à Césarée où apparemment il s’établit et fonda une famille. Vingt-trois ans plus tard, on le retrouvera à Césarée avec quatre filles qui prophétisent (Actes 21:8-9).
Un certain nombre de choses nous frappent lorsque nous considérons ces familles. Tout d’abord, il est très étonnant que certains des personnages les plus justes dans les Ecritures aient eu une vie de famille déplorable ! En dépit des échecs dans leur famille, Dieu les a malgré tout utilisés. Mais n’auraient-ils pas pu être bien plus efficaces s’ils avaient pu remplir la mission de la loi dans leur propre famille ? Bien sûr, nous n’avons pas accès à la vie de famille de tous. On ne peut que spéculer, par exemple, sur ce qu’a été la vie de famille de Moïse à Madian. Il y fut établi pendant quarante ans, a eu le temps d’y élever une famille avant que Dieu ne l’appelle à délivrer les Israélites.
Le deuxième élément frappant, c’est que bien que nous voyions certaines relations familiales positives, comme celles de Ruth avec Naomi, de Job, de Caleb ou de Philippe, il n’y a pas de famille dans les Ecritures que nous pourrions mettre à part et étudier comme la « famille idéale ». Nous sommes ainsi laissés avec les « normes » pour la vie de famille plutôt que des exemples.

Une trame de fond : le sanctuaire familial

Dans son livre « Family sanctuary », John Garr souligne que, cependant, en parcourant les Ecritures, nous trouvons une trame de fond. Adam et Eve vivaient en communion avec Dieu quand il venait les visiter dans leur jardin dans la fraîcheur du soir. Ils n’avaient pas un temple que Dieu aurait bâti pour eux. Dieu les visitait dans leur foyer, qui était un lieu naturel pour l’adoration et la communion. Garr l’appelle le sanctuaire familial. Il n’y avait pas de grande façade. Tout y était simple. Ce n’étaient qu’Adam et Eve – la première famille – et Dieu. Le prototype dans les Cieux était reproduit dans la famille de l’homme sur la terre. L’homme devenait l’image de Dieu et le temple familial l’ombre du céleste.
Plus tard, Noé « trouva grâce aux yeux de l’Eternel » et sauva l’humanité dans son sanctuaire familial, l’arche. Le salut du déluge fut accompli dans le contexte de la famille. « Par la foi, Noé, étant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et bâtit une arche pour la conservation de sa maison » (Hébreux 11:17).

La tente de Sarah et d’Abraham fut un exemple magnifique de sanctuaire familial. La tradition rabbinique souligne le fait que la tente de Sarah était ouverte des quatre côtés, démontrant l’hospitalité profonde de son foyer. Cette tente était si consacrée qu’elle pouvait accueillir le Seigneur lui-même. Accompagné de deux anges, Dieu visita le sanctuaire familial d’Abraham et de Sarah.

Jusqu’au moment où Dieu amena les descendants du patriarche au Sinaï et en fit le peuple d’Israël, toutes les fonctions sacerdotales étaient vécues dans le contexte de la famille. Même le grand événement qui suscita leur libération de l’esclavage en Egypte ne s’est pas déroulé dans un contexte collectif, mais dans chaque foyer hébreu.

« Placez le sang de l’agneau sur les deux poteaux et le linteau de la porte de vos maisons. » Telle fut l’instruction reçue par les Israélites. « Restez dans vos maisons, mangez la viande d’agneau rôtie et le pain sans levain. » Moïse aurait certainement pu dire à Aaron de sacrifier un agneau pour tout le peuple au cours d’une cérémonie publique solennelle. Mais l’acte qui amena le salut d’Israël fut une histoire de famille. Moïse avait dit aux peuple : « On prendra un agneau pour chaque famille, un agneau pour chaque maison » (Exode 12:3). Dieu était sur le point de délivrer tout Israël ; cependant, la méthode qu’il allait employer pour leur délivrance serait manifestée dans une famille à la fois au travers d’une célébration dans leur maison qui allait durer toute la nuit !

Depuis le temps de l’Exode jusqu’à aujourd’hui, la principale expérience d’adoration annuelle pour les descendants de ceux qui sont sortis d’Egypte a été la Pâque. Ce rendez-vous divin est célébré chaque année depuis des millénaires dans le contexte de la famille, comme la première fois. Les parents et les grands-parents conduisent chaque famille dans cet acte de commémoration. Tous les membres de la famille, du plus âgé au plus jeune, célèbrent le fait qu’ils ont été délivrés de l’Egypte.

Toute cette célébration demeure avant tout une expérience d’adoration familiale. Dans l’esprit d’hospitalité si cher à la pensée juive, le sanctuaire familial est aussi élargi pour inclure les membres de la famille élargie (oncles, tantes, cousins, neveux ou nièces), des amis et même des étrangers. Le sanctuaire familial n’est pas un cercle fermé et exclusif. C’est une compagnie ouverte, inclusive, qui invite les autres à partager la sainteté de l’adoration et de la communion familiale.

Comme le dira Jérémie quelques siècles plus tard : « En ce temps-là, dit l'Éternel, je serai le Dieu de toutes les familles d'Israël, et ils seront mon peuple» (Jérémie 31:1). Voyons encore quelques exemples instructifs parmi tous ceux que nous trouvons dans les Ecritures.

La prise de position de Josué

« Et si vous ne trouvez pas bon de servir l'Éternel, choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir, ou les dieux que servaient vos pères au delà du fleuve, ou les dieux des Amoréens dans le pays desquels vous habitez. Moi et ma maison, nous servirons l'Éternel » (Josué 24:15).
Chaque tribu d’Israël, au moment d’entrer dans son héritage, est défiée par son chef à se positionner. Notre mentalité humaniste moderne, disant : « Je ne veux rien imposer à mes enfants. Ils choisiront quand ils seront grands ce qu’ils veulent croire ! », n’avait alors pas voix au chapitre. « Moi et ma maison », s’écria Josué. Quelle prise de position ! L’enjeu de cette prise de position pour sa famille est l’idolâtrie. Qui voulez-vous servir ? Votre famille aura de toute façon un ou plusieurs dieux. Il s’agira peut-être du matérialisme, de l’humanisme, des loisirs, voire de la famille elle-même !

Malgré cette prise de position familiale et le fait que tout le peuple rassemblé s’engage de même derrière Josué à trois reprises pendant ce rassemblement à servir l’Eternel, il semble y avoir peu de répercussions concrètes dans le vécu familial du peuple.
« Toute cette génération fut recueillie auprès de ses pères, et il s'éleva après elle une autre génération, qui ne connaissait point l'Éternel, ni ce qu'il avait fait en faveur d'Israël. Les enfants d'Israël firent alors ce qui déplaît à l'Éternel, et ils servirent les Baals. Ils abandonnèrent l'Éternel, le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir du pays d'Égypte, et ils allèrent après d'autres dieux d'entre les dieux des peuples qui les entouraient; ils se prosternèrent devant eux, et ils irritèrent l'Éternel. Ils abandonnèrent l'Éternel, et ils servirent Baal et les Astartés » (Juges 2:10-13).

Après la génération de Josué, qui a vécu tant de victoires, qui est entrée dans les promesses de Dieu, vient une autre génération qui ne connaît pas l’Eternel, qui ne l’a pas vu agir et qui se détourne de lui pour servir les idoles ! Comment est-ce possible après la prise de position si ferme de Josué 24 ? Voyez-vous, il nous faut plus que des bonnes résolutions ou des grandes déclarations pour que l’héritage de Dieu se transmette d’une génération à la suivante. Il faut des gens qui prêts à changer leurs priorités, leur style de vie et à investir dans leur famille d’abord. Sinon, nous courrons le risque de perdre après chaque génération ce que nous aurons conquis, et de devoir à chaque génération recommencer à zéro.

Obed Édom

Voici un homme dont on ne parle pas souvent. David, couronné roi de tout Israël, avait voulu ramener l’arche de Dieu à Jérusalem. Cependant, il l’avait faite transporter sur un char plutôt que porter par des Lévites selon les prescriptions de la loi. A un moment, l’arche a glissé et a failli tomber du char. Uzza, qui se tenait à côté, s’est précipité pour la retenir, et le Seigneur l’a foudroyé sur place. David et tout le peuple eurent peur de l’Eternel en ce jour là. Le roi se dit : « Comment l'arche de l'Éternel entrerait- elle chez moi ? » (2 Samuel 6:9).

« Il ne voulut pas retirer l'arche de l'Éternel chez lui dans la cité de David, et il la fit conduire dans la maison d'Obed Édom de Gath. L'arche de l'Éternel resta trois mois dans la maison d'Obed Édom de Gath, et l'Éternel bénit Obed Édom et toute sa maison » (2 Samuel 6:10-11).
Voilà un homme qui a eu l’arche de Dieu pendant trois mois dans sa maison. Imaginez ! L’arche de Dieu ! L’arche de l’alliance ! Dans votre salon ! Cette même arche qui, dans le tabernacle, était dans le lieu très saint, dans lequel seul le souverain sacrificateur pouvait entrer une fois par an. Cette arche représentait la présence et la gloire de Dieu, comment pourrait-elle prendre place ailleurs que dans le temple ou le tabernacle ? Cependant, le résultat fut surprenant. Dieu ne foudroya pas Obed Édom et sa famille, mais il les bénit. La présence et la gloire de Dieu dans nos maisons, dans nos familles, est une source de bénédiction. Obed Édom va être marqué par cette proximité de la présence de Dieu. Par la suite, nous le retrouvons parmi les portiers de la maison de Dieu (1 Chroniques 15:18), puis parmi les chantres (1 Chroniques 15:21). Mais cela ne lui suffisait pas. Il se retrouva portier de l’arche (1 Chroniques 15:24). Il avait appris à chérir cette présence de Dieu et à rechercher sa proximité. Dans 1 Chroniques 26:4-8, on nous donne la liste de ses fils, huit au total, « car Dieu l’avait béni » (v. 5), ainsi que certains de ses petits-enfants, desquels il nous est dit : « Tous ceux-là étaient des fils d'Obed Édom ; eux, leurs fils et leurs frères, étaient des hommes pleins de vigueur et de force pour le service, soixante deux d'Obed Édom » (1 Chroniques 26:8).

Une famille zélée pour le service de Dieu, et ce sur plusieurs générations. Une famille qui a commencé par accueillir la présence de Dieu chez elle, dans sa maison. Certaines personnes ont peur que, en mettant trop l’accent sur la famille, nous cherchions en quelque sorte à « privatiser » l’église, niant la nécessité de l’église locale plus large. Non ! Voyez le résultat dans la famille d’Obed Édom ! Ils se sont tous mis au service de la maison de Dieu et ne sont pas restés centrés sur eux-mêmes.

La famille d’Esaïe

« Voici, moi et les enfants que l'Éternel m'a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël, de la part de l'Éternel des armées, qui habite sur la montagne de Sion » (Esaïe 8:18).
Esaïe servait le Seigneur en famille. Ses fils avaient des noms prophétiques : Chear-Yachoub (Esaïe 7:3, « un reste reviendra ») et Maher-Chalal-Hach-Baz (Esaïe 8:3, « vite au pillage, en hâte au butin »). Chear-Yachoub accompagna son père pour certaines déclarations prophétiques (Esaïe 7:3). Sa femme est appelée la prophétesse dans Esaïe 8:3.

Les mots utilisés pour signe et présage signifie réellement cela : signe, miracle, prodige, mais aussi monument, bannière, évidence. Pouvons-nous imaginer, en tant que famille, avec nos enfants, avoir une portée prophétique ? Sans même ouvrir la bouche, être un monument, une bannière de l’Eternel, une évidence de son action et de son règne ?

Le nom même des enfants avait été donné par Dieu et, chaque fois qu’ils étaient prononcés, rappelait à ceux qui les entendaient ce que Dieu avait déclaré ! Le Seigneur est-il impliqué dans le choix des noms de nos enfants ? Dans la pensée biblique, le nom représente l’identité, et nous voyons à plusieurs reprises le Seigneur donner à des futurs parents le nom de leur enfant. De même, le Seigneur est celui

qui change le nom d’Abram, de Simon, de Lévi, de Saul... pour refléter ce qu’il a fait en eux et leur nouvelle identité en lui. Et le Seigneur promet à chacun de nous un nom nouveau (Apocalypse 2:17). Finalement, le Seigneur a promis à Esaïe de poursuivre l’œuvre commencée en lui et par lui dans la vie de ses descendants : « Mon esprit, qui repose sur toi, et mes paroles, que j'ai mises dans ta bouche, ne se retireront point de ta bouche, ni de la bouche de tes enfants, ni de la bouche des enfants de tes enfants, dit l'Éternel, dès maintenant et à jamais » (Esaïe 59:21).

Le style de vie d’Ezechias...

Dans l’histoire des rois de Juda, nous voyons souvent que le règne d’un roi juste est suivi du règne de son fils méchant. Le fait de vivre le cœur de la loi dans sa propre famille est apparemment une des leçons les plus difficiles que le peuple de Dieu doit apprendre. Par conséquent, nous ne sommes toujours qu’à une génération d’une société corrompue. La triste leçon des Ecritures est que peu importe combien Dieu nous utilise pendant notre vie, si nous n’avons pas aimé notre famille et transmis notre héritage en Dieu à nos enfants, tout ce que nous accomplissons dans cette vie peut être balayé en une génération. Cette leçon n’est probablement nulle part aussi évidente dans les Ecritures que dans le récit du règne d’Ézéchias, puis de son fils Manassé.

Le roi Ézéchias était le fils du roi Achaz, un des plus mauvais rois du royaume de Juda. Le roi Achaz marchait sur les mauvaises voies des rois d’Israël, le royaume du nord, adorant les Baals et faisant même passer certains de ses enfants (les frères d’Ézéchias) par le feu (2 Chroniques 28:1-3). Ce n’était pas là exactement un environnement idéal pour l’éducation d’Ézéchias ! Mais Dieu toucha la vie de ce jeune homme, qui devint roi à l’âge de vingt-cinq ans et, dans le premier mois de son règne, il entama des réformes nationales et restaura l’adoration dans le temple. Il devint l’un des rois les plus justes de l’histoire de Juda :

« Il mit sa confiance en l’Éternel, le Dieu d’Israël ; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n’y en eut point de semblable à lui. Il fut attaché à l’Éternel, il ne se détourna point de lui, et il observa les commandements que l’Éternel avait prescrits à Moïse. Et l’Éternel fut avec Ézéchias, qui réussit dans toutes ses entreprises. Il se révolta contre le roi d’Assyrie, et ne lui fut plus assujetti » (2 Rois 18:5-7).

Nous lisons dans 2 Rois 20 qu’Ézéchias tomba gravement malade à l’âge de trente-neuf ans. L’annonce de sa mort imminente fut apportée par le prophète Esaïe. Ézéchias pleura et pria le Seigneur, qui répondit en le guérissant et en lui faisant savoir qu’il vivrait encore quinze ans de plus. Que fit Ézéchias pendant ces quinze années ? Apparemment, il accumula beaucoup de richesses (2 Chroniques 32:27-29) et tomba dans l’orgueil, dont il se repentit plus tard (2 Chroniques 32:25-26). Il accomplit beaucoup pour rendre la nation prospère, ce qui apparemment inclut l’arrangement et la transmission des Ecritures de l’Ancien Testament, selon Proverbes 25:1 qui dit : « Voici encore des Proverbes de Salomon, recueillis par les gens d’Ézéchias, roi de Juda. » Son fils Manassé naquit également pendant cette période (dans la troisième année de ces quinze ans supplémentaires), bien que nous n’ayons aucune référence à la vie de famille d’Ézéchias. Cependant, en observant la vie d’Ézéchias, suroccupé à servir le Seigneur, sa propre éducation par Achaz et le style de vie de Manassé qui dépassera grand-papa Achaz dans sa méchanceté, il paraît raisonnable de tirer l’hypothèse qu’Ézéchias a passé très peu de temps pour remplir la mission de la loi envers son fils.

Et ses fruits dans la vie de son fils Manassé !

Manassé devint roi à l’âge de douze ans, et il régna cinquante-cinq ans. Il fut un plus mauvais que tous les rois l’ayant précédé. Auparavant, quand un roi de Juda était mauvais, il était comparé aux mauvais rois du royaume du nord, Israël (comme par exemple Achaz en 2 Rois 16:3). Mais le roi Manassé tomba à un niveau encore plus bas : « Il fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, selon les abominations des nations que l’Éternel avait chassées devant les enfants d’Israël » (2 Rois 21:2). Il nous faut remonter jusqu’aux nations païennes que Dieu avait chassées par Josué dans la conquête du pays promis. Ces nations desquelles Moïse avait déclaré : « Lorsque l’Éternel, ton Dieu, les chassera devant toi, ne dis pas en ton cœur : C’est à cause de ma justice que l’Éternel me fait entrer en possession de ce pays. Car c’est à cause de la méchanceté de ces nations que l’Éternel les chasse devant toi » (Deutéronome 9:4). Ces nations païennes étaient si méchantes que Dieu dut les annihiler du pays. Et voilà que Manassé, le roi du peuple élu de Dieu, se mettait à commettre des péchés pires qu’elles. Manassé revint en arrière sur toutes les réformes que fit son père, souilla le temple, fit passer

ses propres fils par le feu et répandit le sang innocent d’un bout de Jérusalem à l’autre. Manassé se repentira à la fin de sa vie, après que le roi d’Assyrie l’ait emmené captif à Babylone (2 Chroniques 33:11-17). Il reviendra en Juda et restaurera le temple. Mais même avec ces réformes, et les réformes et réveils sous le règne de son petit-fils Josias quelques trente ans plus tard, Dieu ne pardonna pas les péchés de Manassé (2 Rois 23:26-27), et la nation fut jugée et emmenée en captivité à Babylone pour soixante-dix ans pour expier les péchés de Manassé.

Ézéchias fut utilisé par Dieu pour de grandes choses dans sa nation pendant sa vie, mais le fait d’avoir négligé sa famille affecta sa nation bien après sa mort.

Néhémie met les familles au travail

Néhémie est arrivé à Jérusalem avec un fardeau pour reconstruire la muraille. Le temple et l’autel avaient déjà été redressés, mais les murailles et les portes de la ville étaient encore en ruine. Quelle va être sa stratégie ? Va-t-il tout faire tout seul ? Va-t-il organiser des rencontres de construction où les parents vont venir tous au même endroit alors que les enfants seront à la maison avec des baby- sitters ?

Non, nous voyons dans le merveilleux chapitre de Néhémie 3 comment cet homme mit toutes les familles de Jérusalem au travail, chacune devant sa propre maison. La vision de construire toute la muraille est écrasante, mais chacun peut imaginer réparer une petite portion qui lui est proche et qui le concerne directement. Et quand toutes les familles se mettent au travail, ainsi que les corps de métiers, la tâche avance.

Il en va de même dans l’église : si nous ne comptons que sur les pasteurs et les responsables, la muraille ne sera jamais construite et ils seront vite épuisé. Imaginez Néhémie, avec sa vision, qui se met à la tâche tout seul ! Dans la symbolique biblique, la muraille représente la puissance et la force. Les portes représentent l’autorité. C’est là que les décisions étaient prises. C’est là qu’on laissait passer ou non certaines choses. La muraille et les portes de l’église doivent être restaurées, mais ce n’est pas qu’une question de responsables. Chaque famille doit faire sa part devant sa maison.

Le Nouveau Testament

La vision familiale reste au cœur de la nouvelle alliance, même si elle n’est plus aussi forte que dans l’ancienne. Nous voyons les églises se réunir dans les maisons (donc dans les familles). On nous mentionne spécifiquement les maisons de Corneille, de Lydie, de Crispus, du geôlier de Philippes, de Stéphanas, de César, de Nymphas, d’Onésiphore, de Philémon, de Prisca et Aquilas. Il nous est spécifié que Corneille craignait Dieu avec toute sa maison (Actes 10:2) et que le geôlier de Philippes, qui accueillit Paul et Silas au milieu de la nuit dans sa maison pour laver leurs plaies, « fut baptisé sur le champ avec tous les siens. Et il les fit monter dans sa maison, et fit dresser une table ; et croyant Dieu, il se réjouit avec toute sa maison » (Actes 16:33-34). Nous voyons Philippe, diacre-évangéliste, accueillir Paul dans sa maison avec ses quatre filles qui prophétisent, nous entendons parler de l’influence de la mère et de la grand-mère de Timothée sur la foi de celui-ci...

Jésus était annoncé et enseigné comme le Christ tous les jours dans le temple et de maison en maison (Actes 5:42), donc de famille en famille ! Le salut était promis à l’ensemble de la famille. Bien sûr, cela n’enlève pas la nécessité d’une décision personnelle de chacun des membres, mais la vision familiale était là. Nous le voyons dans les deux versets suivants : « Crois au Seigneur Jésus, et tu seras sauvé, toi et ta maison » (Actes 16:31) et « Fais venir Simon, surnommé Pierre, qui te dira des choses par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison » (Actes 11:14). Qu’il est bon d’avoir de telles promesses pour nous appuyer dans notre intercession !

Jésus lui-même cherchait à avoir un impact sur des familles complètes. Dans Jean 4:53, le père du paralytique guéri crut, lui et toute sa maison. Dans Jean 8:14, il entra dans la maison de Pierre et guérit sa belle-mère qui souffrait de la fièvre. Dans Marc 5:19, il renvoya l’ex-démoniaque de Gadara maintenant délivré, lui disant : « Va dans ta maison, vers les tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur t'a fait, et comment il a usé de miséricorde envers toi. »

Il envoyait ses disciples prêcher aux familles entières. Dans Marc 10:12, il leur dit : « Quand vous entrerez dans une maison, saluez-la. » Il ne s’agissait pas de saluer le bâtiment, mais la famille qui l’habitait ! Ainsi, quand les disciples arrivaient deux par deux dans une localité, ils cherchaient d’abord à établir le contact avec un « homme de paix » et sa famille, qui constituerait par la suite la

base missionnaire pour toucher la région. Beaucoup de mouvements d’implantation d’église utilisent aujourd’hui cette même approche.

Conclusion

La famille biblique n’est pas une famille parfaite. Notre mission dans la vie est d’aimer le Seigneur notre Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme et de toute notre pensée et d’aimer notre prochain comme nous-mêmes. Nos prochains les plus proches sont les membres de notre propre famille, et l’appel à aimer sa famille est un appel élevé. Ceux qui sacrifient leur famille pour leur carrière ou leur ministère sèment des conséquences éternelles.

Les chrétiens qui manquent d’aimer leurs prochains les plus proches sacrifient non seulement leur propre famille, mais le fondement même de l’église et de la société. Tout comme la nation d’Israël est tombée lorsque ses leaders ont négligé leur famille, ainsi nos églises sont au bord du désastre parce que les leaders chrétiens sont trop occupés par leur ministère pour servir leur propre famille. Plutôt que d’avoir une église qui affecte positivement la culture, ce sont les valeurs de la culture contemporaine qui ont intégré l’église et la façon dont les chrétiens voient la famille. Notre seul espoir est de revenir à notre mission dans la vie, et de faire de nos familles notre ministère premier.

 

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2 Commentaires

  • vendredi, 15 mars 2013 09:50 Posté par Jiménez Sabrina

    Je me suis trompée, je voulait mettre 5 étoiles. C'est tellement vrai et d'actualité.
    Et combien de femmes aujourd'hui se disent comme moi : Où sont les hommes (les hommes qui comprennent l'ordre de Dieu et la mission qu'il leur a confié dans leur famille premièrement)? Que de souffrances et de contre-témoignages parce que ceux que Dieu a placés comme chef de la famille ont démissionné (aussi parmi ceux qui ont un ministère, leur service pour Dieu est plus important que le salut de leurs enfants et l'état de leur femme). Et dans ce cas la femme peut bien faire tous ses efforts et se consacrer à Dieu, il n'en reste pas moins une porte béante ouverte pour l'ennemi.
    Nous ne pouvons que prier avec ferveur et des entrailles de miséricorde que le Seigneur leur accorde de se repentir, de se convertir et de mettre enfin en pratique la parole dans leur famille. Que vienne Elie, afin de ramener le coeur des pères vers les enfants, et le coeur des enfants vers leurs pères... selon Malachie 4. 5-6. Remarquons qu'il parle de ramener le coeur des pères d'abord (et non des mères, qui vraisemblablement ont moins de problèmes à ce niveau là.) vers les enfants et non l'inverse, c'est donc d'abord au pères de se repentir. Si ces choses ne se font pas, le châtiment est terrible : de peur que je ne vienne et que je ne frappe la terre d'interdit.
    Merci donc pour cet article. Que Dieu vous bénisse!

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  • mercredi, 13 mars 2013 13:02 Posté par Flocondeneige

    Merci beaucoup pour ce puissant encouragement et toutes les ressources que vous partagez au travers de ce site web !! C'est précieux :)

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