Pour ce faire, il est important de se mettre au niveau de son enfant et de faire des activités qui le rejoignent: visite d’un zoo, promenade, bowling, match de foot, voire… jeu vidéo! Nous aimons vivre des soirées jeux en famille et parfois je prends du temps avec un seul de mes fils pour jouer à un jeu ou lire un livre de son choix… Tout est faisable et imaginable tant que c’est vécu avec plaisir par le père et son fils.
Mais cela va plus loin que des activités ludiques. Prendre son fils à ses côtés pour le ménage, des travaux d’entretien du jardin ou de la maison, de réparation, l’inviter à participer à certains hobbys (sport, mécanique…) emmène la relation dans la dimension du transfert générationnel où le père transmet un savoir faire ou une passion à son enfant. Cela permet aussi la formation du caractère, le fils étant impacté par la façon dont le père travaille, gère les imprévus, les difficultés, prend du recul… C’est une école de vie extraordinaire pour un fils de pouvoir côtoyer son père dans l’action. Cela forme son intégrité, son esprit de service et peut lui inculquer le goût de l’effort.
Pour que le potentiel de ces moments soit maximisé, il est important de parler – et c’est parfois le plus difficile pour un homme… ou pour deux hommes, alors que le fils grandit et devient adolescent. Il est important de parler… et d’écouter. D’accueillir, d’accepter, de valoriser.
Pour revenir à cette question de cœur, il y a un autre verset qui m’a beaucoup touché. Il s’agit du dernier verset de l’Ancien Testament, qui dit qu’il «ramènera le cœur des pères à leur fils et le cœur des fils à leur père» (Malachie 4:6). L’activité est donc un prétexte pour connecter au niveau du cœur, et c’est bien là le défi, plus que l’activité elle-même. Que le père ouvre son cœur, se rende vulnérable, authentique, et qu’il cherche le cœur de son fils en s’intéressant à lui de manière non-intrusive. Cela se construit et prend du temps; et ce n’est certainement pas une recette, car chaque relation est unique, avec ses propres caractéristiques et ses propres défis. Le père peut raconter ses histoires de vie, certains épisodes de son enfance, certains voyages ou expériences marquantes, certaines situations embarrassantes… En devenant personnel, en ouvrant son cœur, il crée un état d’esprit et il y a bien des chances que le fils lui emboite le pas pour s’ouvrir à son tour.